Il est temps de changer de route
Les derniers classements PISA montre que la Belgique, et en particulier la Wallonie, est à la traîne en termes de compétences en mathématiques et en lecture. Les résultats montrent que même les élèves les plus performants ont accumulé un déficit d’apprentissage sur une période de trois ans, ce qui représente une menace pour la prospérité dans une économie axée sur la connaissance.
Les chiffres indiquent également une faible participation à l’apprentissage tout au long de la vie. Selon Statbel, seulement 19,9% des personnes âgées de 25 à 64 ans ont suivi une formation en 2021, bien que ce chiffre montre une légère augmentation par rapport à l’année précédente.
Les chiffres d’Eurostat sont encore plus préoccupants : avec seulement 45,2% de la population déclarant avoir suivi récemment une formation, tandis que 41,8% affirmant ne pas être disposés à le faire.
Formation continue : l’investissement d’avenir des entreprises
Cependant, les entreprises belges investissent au moins 2,4% de leur coût salarial dans la formation, ce qui en fait les plus grands investisseurs en formation en Europe. En moyenne, elles dépensent 1.405 euros par travailleur pour l’éducation et la formation, soit deux à trois fois plus que la moyenne européenne.
De plus, la Belgique propose également une large gamme de formations professionnelles en entreprise, témoignant de l’engagement du pays à développer les compétences de ses employés. Malgré ces investissements importants, il reste encore beaucoup de progrès à faire en termes de participation à l’apprentissage tout au long de la vie.
L’inadéquation entre les études et le marché du travail
En Wallonie, il est crucial d’aligner la formation sur les exigences du marché du travail. Selon l’OCDE, près de 28,7% des Belges sont confrontés à une « inadéquation entre le domaine d’études et le marché du travail », ce qui se traduit souvent par une sous-qualification. Il est donc essentiel de s’assurer que les programmes de formation préparent efficacement les candidats.
Plusieurs enquêtes ont montré que les modalités d’apprentissage en milieu professionnel, telles que la formation en alternance, sont reconnues comme des moyens efficaces pour améliorer cet alignement.
Roadmap pour une prospérité durable
#1 Investir différemment en maximisant les partenariats avec les employeurs, les centres de formation et les fournisseurs de services numériques
Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de rationaliser l’offre de formations et d’accélérer l’adaptation des qualifications professionnelles en les intégrant dans des profils génériques qui peuvent être rapidement ajustés en 3 mois.
De plus, il est conseillé d’augmenter chaque année de 10% le nombre de cours de l’enseignement secondaire et supérieur comprenant un apprentissage sur le lieu de travail. Pour faciliter cette transition, Agoria recommande la mise en place d’un cadre permettant aux professionnels d’être détachés dans les écoles ou les centres de formation.
Enfin, il est essentiel de donner aux écoles la liberté d’innover et de différencier les programmes, tout en établissant des partenariats locaux avec les entreprises. À cet égard, il est primordial d’optimiser les ressources d’apprentissage numériques et de permettre une différenciation adaptée aux besoins individuels des apprenants.
#2 Renforcer les compétences numériques et les STIM
En tant qu’acteur majeur du secteur tech, Agoria souligne que la gestion des nouvelles technologies ne se résume pas à la maîtrise actuelle mais nécessite également une préparation aux futurs changements.
Par conséquent, nous suggérons l’intégration des compétences STIM (Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques) et numériques dans la formation des enseignants. Nous préconisons également une éducation de base qui intègre ces mêmes compétences pour tous les élèves et étudiants. Enfin, nous demandons une politique STIM basée sur des données probantes et des tableaux de bord pour mener à bien ces initiatives.
#3 Développer un système d’apprentissage axé sur l’excellence et l’inclusion
Dans les régions dotées de systèmes d’apprentissage solides, l’éducation continue est non seulement accessible à tous sans restriction, mais elle se caractérise également par un apprentissage tout au long de la vie, répondant aux besoins de chacun, en tout lieu et à tout moment.
Agoria propose donc une orientation scolaire non contraignante, mais obligatoire lors du passage de l’enseignement primaire au secondaire, en parallèle au test Columbus.
Il est également important de reconnaître le rôle des entreprises en tant que fournisseurs de formation, s’adaptant aux exigences du marché du travail moderne.
Par ailleurs, nous encourageons vivement l’utilisation d’un compte individuel d’apprentissage et de carrière pour au moins 70% de la population. Ce compte vise à rendre les individus proactifs et bien informés lors des transitions professionnelles, prévenant ainsi les situations négatives telles que les restructurations ou les licenciements. Il vise également à mieux faire connaître les droits et les incitations existants, tant au niveau régional que fédéral.
#4 Réduire les structures gouvernementales à l’essentiel
Pour un alignement optimal de l’éducation sur le marché du travail, Agoria suggère non seulement de définir des priorités substantielles, mais aussi de simplifier les structures impliquées.
Technology for a better world
L’apprentissage continu est essentiel pour favoriser une société égalitaire et une économie compétitive. Il permet le développement des talents, facilite l’adaptation aux évolutions technologiques et permet la reconversion des compétences. En maximisant les partenariats et en promouvant les connaissances en STIM, nous garantissons un accès équitable à l’apprentissage. Cela renforce nos entreprises et offre des opportunités pour tous.