Considérer le développement des talents comme le fondement de notre économie de la connaissance

Les chiffres montrent qu’il y a beaucoup de progrès à faire dans plusieurs domaines. Les classements PISA indiquent que, tant en mathématiques qu’en compétence à la lecture, le niveau baisse année après année en Belgique et que les élèves de sixième année obtiennent des résultats de moins en moins bons en néerlandais et en mathématiques. 

En outre, les chiffres révèlent que de nombreux jeunes quittent prématurément l’école sans qualification. Au cours de l’année scolaire 2020-2021, 8.271 des 69.063 élèves (12 %) de l’enseignement secondaire ont quitté l’école prématurément. Il s’agissait principalement de jeunes âgés de 17 et 18 ans inscrits dans l’enseignement secondaire professionnel, l’enseignement secondaire professionnel à temps partiel et l’enseignement spécialisé1. 

Nous observons une tendance similaire pour la participation à l’apprentissage tout au long de la vie. L’année dernière, un Flamand sur cinq âgé de 25 à 64 ans a suivi une formation (19,9 % en 2021 contre 19,6 % en 2020).

1 (Source https://dataloep-publiek.vlaanderen.be/QvAJAXZfc/notoolbar.htm?document=LP-Publiek%2FPubliek_VSV. qvw&host=PubliekQVS%40cwv100163&anonymous=true).

Les chiffres de l’OCDE de 2019 montrent que chez 28,7 % des Belges (32,2 % en moyenne pour l’Europe), on observe  une « inadéquation du domaine d’études » : la dernière formation ne correspond pas au secteur d’emploi de la personne. L’apprentissage sur le lieu de travail est donc indispensable pour améliorer l’alignement entre formation et marché du travail. À noter toutefois que la part de l’apprentissage sur le lieu de travail est nettement plus faible en Flandre que dans d’autres régions européennes.

#1 Investir non pas plus, mais différemment 

Rentabiliser l’apprentissage sur le lieu de travail 

Tout d'abord, rationaliser l'offre en ne proposant que des formations en alternance dans l'enseignement technique et professionnel. Adapter également les matières à la réalité du marché du travail beaucoup plus rapidement en limitant le processus d’adaptation des qualifications professionnelles à trois mois, en intégrant des rôles, en prévoyant des profils génériques et en rendant la traduction en formations plus flexible. En outre, Agoria propose d’intensifier l’apprentissage sur le lieu de travail en y intégrant 10 % des cours des enseignements secondaire et supérieur chaque année. 

Accorder une plus grande marge de manoeuvre aux directions d’école 

Pour ce faire, il convient de faire appel à des fournisseurs d’EdTech afin de maximiser l’utilisation du matériel numérique dans les programmes d’apprentissage. Agoria demande également que le statut d’enseignant en alternance soit ancré, que les emplois flexibles soient autorisés dans le secteur de l’enseignement et que le financement par composantes soit approuvé. 

#2 Réaliser les compétences numériques et STEM 

Outre la connaissance des applications technologiques et numériques actuelles, les travailleurs doivent également être en mesure de faire face au changement et aux innovations futures. Il faudra davantage d’experts en STEM pour développer et mettre en oeuvre les technologies, mais il convient également d’accorder une attention suffisante à l’alphabétisation STEM. Il est indispensable d’intégrer les compétences numériques dans la formation des enseignants afin de garantir une éducation de base à chaque élève et étudiant. Enfin, il convient de faire en sorte que les formations STEM soient fondées sur des données probantes afin que les actions puissent être ajustées de manière ciblée grâce à l’utilisation de méthodes d’enseignement numériques. 

#3 Développer un système d’apprentissage inclusif qui incite à l’excellence 

Les régions de la connaissance qui obtiennent de bons résultats en matière d’apprentissage tout au long de la vie se targuent d’avoir un système d’apprentissage ouvert : chaque citoyen peut apprendre à n’importe quel moment de sa carrière d’apprentissage, sans aucune restriction en matière de formation continue. Parallèlement, la formation continue est la responsabilité partagée de l’individu, de l’employeur et du gouvernement.

Agoria demande que soit rendue obligatoire une orientation scolaire non contraignante lors du passage de l’enseignement primaire à l’enseignement secondaire. Par la suite, chaque jeune doit se voir offrir toutes les opportunités. À cette fin, il est nécessaire d’ouvrir la discussion sur les conditions préalables à un report de l’âge d’obligation scolaire et de compléter l’offre de formation par un master professionnel. 

Reconnaître les entreprises comme des fournisseurs de formation et prévoir des comptes individuels d’apprentissage et de carrière à cette fin. Les prestataires de formation devraient quant à eux faire en sorte que leurs formations soient axées sur la demande et autofinancée plutôt que subventionnée. 

#4 Réduire les structures des pouvoirs publics à l’essentiel 

Outre les priorités au niveau du contenu, Agoria demande également des structures stables et légères. Nous souhaitons que le VDAB se recentre sur ses tâches principales et adopte un rôle de leadership clair. Cela lui permettra de se concentrer sur le contrôle de la qualité, les partenariats, la gestion des comptes liés à la médiation et à la formation, ainsi que sur l'innovation et la préparation de la politique en collaboration avec ses partenaires.