Exploiter tout le potentiel de la Belgique entrepreneuriale

Il est temps de changer de route 

En dépit de son énorme potentiel, notre pays n’apparaît dans aucun classement comme pays de premier plan pour l’entrepreneuriat. Dans la dernière publication de la Banque mondiale (Ease of Doing Business, 2020), nous sommes relégués à la 48e place sur les 190 économies prises en compte. Comment se fait-il que la Belgique n’arrive pas à se hisser au même niveau que les pays scandinaves, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Japon, Singapour, la Nouvelle-Zélande et l’Australie ?


Stimuler l’esprit d’entreprise

Le plan industriel du Pacte vert européen (GDIP) représente l'opportunité idéale pour notre gouvernement de travailler sur un état d’esprit entrepreneurial. Avec ce plan (4 piliers : réglementation, financement, compétences et commerce international), l’UE vise à répondre aux principaux défis économiques et sociétaux de notre époque. 

Il est toutefois important que ce plan soit mis en oeuvre de manière cohérente. Compte tenu de la diversité des domaines politiques concernés, renforcée en Belgique fédérale par le fait que ces domaines se situent à différents niveaux politiques, une concertation axée sur la politique industrielle est une nécessité, y compris au niveau fédéral. Il s’agit également d’une excellente occasion de promouvoir et de soutenir l’entrepreneuriat en tant qu’état d’esprit.

Évolution vers une concertation sociale efficace

Outre l’accent mis sur la politique industrielle et la promotion de l’esprit d’entreprise, un dialogue social efficace est également important pour la stabilité de l’environnement entrepreneurial, et ce, tant pour les entreprises que les travailleurs et la société dans son ensemble. Pour les entreprises, il est essentiel que le cadre soit aussi simple et clair que possible. Une grande responsabilité incombe aux acteurs de la concertation sociale. Dans la mesure du possible, ils doivent déterminer eux-mêmes l’organisation et le contenu de la concertation. 

Toutefois, le rôle du gouvernement en tant que moteur et soutien est essentiel. Il accorde aux partenaires sociaux la marge de manœuvre nécessaire pour discuter de projets à long terme, comme la refonte du paysage des commissions paritaires. La concertation interprofessionnelle sur les salaires et les conditions de travail est effectuée entre les partenaires sociaux eux-mêmes (bipartite), tandis que la participation consultative du gouvernement (tripartite) est préférée pour les questions politiques.

Les capitaux étrangers pour l’innovation

Le maintien de la technologie et de l’innovation dans notre pays nécessite des capitaux, mais il n’y en a pas assez. Nous dépendons donc des investissements étrangers. Grâce à de nombreuses nouvelles initiatives réglementaires, telles que le contrôle des investissements directs étrangers (IDE), nous devenons plus sélectifs dans notre approche des investissements, en déterminant qui est autorisé à investir dans nos secteurs stratégiques et de quelle manière.


Roadmap pour une prospérité durable

#1. Au niveau fédéral, établir un Forum industriel avec la participation des fédérations sectorielles (en suivant l’exemple de la Flandre). Ce faisant, se concentrer sur la création d’un climat entrepreneurial positif et l’élimination des obstacles rencontrés par l’industrie. Élaborer une vision de l’industrie belge en 2030, 2040 et 2050 avec des technologies et des secteurs stratégiquement ancrés. Pour ce faire, s’inspirer du cadre créé par le plan industriel du Pacte vert européen.

 

#2 Dans les années à venir, s’efforcer de rendre le paquet législatif européen aussi favorable que possible aux entreprises. Évitez les exigences supplémentaires au niveau belge (gold-plating). 

 

#3 Élaborer un cadre fiscal amélioré et stable, qui encourage l’esprit d’entreprise, et maintenir des régimes fiscaux efficaces pour l’innovation et la R&D (voir le chapitre R&D&I). 

 

#4 Élaborer le mécanisme de sélection le plus performant possible pour les investissements étrangers. 

De cette manière, les entreprises savent à tout moment à quoi s’attendre et dans quel délai la procédure sera achevée. Déployer ces mécanismes de manière intelligente, objective et efficace et fournir une évaluation intermédiaire par rapport aux mécanismes en vigueur dans les pays voisins. 

 

#5 Collaborer à un marché européen des capitaux pour empêcher les licornes d’émigrer aux États-Unis. 

 

#6 Accroître l’efficacité de la concertation sociale. 

  • Reconnaître le droit de grève mais, comme tout autre droit, ne pas le considérer comme absolu. Fournir des cadres clairs avec des règles applicables. Les blocages du domaine public doivent être interdits et, si nécessaire, immédiatement levés. 
  • Limiter l’indemnité de protection à deux ans de salaire pour les représentants élus des travailleurs et à un an de salaire pour les représentants non élus. Cela exclut le préavis ou l’indemnité ordinaire. 
  • Fusionner les comités d’entreprise et les comités pour la prévention et la protection au travail, tout en laissant la possibilité aux entreprises qui le souhaitent de conserver des activités distinctes. 

 

#7 Utiliser les marchés publics et les participations publiques pour offrir des opportunités de croissance aux PME locales et innovantes, en créant les bonnes conditions pour que cela soit réalisable.

Il est essentiel de prévoir des périodes d’appel d’offres suffisamment longues, en particulier lorsqu’une contribution créative est attendue au stade de l’attribution. 

 

#8 Adopter une politique budgétaire saine.

Technology for a better world 

Agoria prône un climat entrepreneurial dans lequel les entrepreneurs se sentent les bienvenus. En effet, des conditions-cadres favorables génèrent des investissements. Les activités de R&D, à leur tour, sont souvent un levier pour développer des activités de production. Tout cela permet de générer des emplois durables et de créer de la prospérité.

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