Avant-propos le niveau politique fédéral

Demandez à n’importe quelle institution nationale ou internationale de décrire les défis auxquels sera confronté le prochain gouvernement fédéral, et elles en viendront toutes à la même conclusion : de lourds défis. Ces indicateurs macroéconomiques en disent long :

• Le handicap du coût du travail par rapport à nos voisins allemands, néerlandais et français augmente en Belgique de +/-5% sur la période 2021-2023, passant de moins de 10 % en 2021 à environ 15 % en 2023 (source : FEB).
• Les dépenses de sécurité sociale dépasseront les 100 milliards d’euros en 2024 (source : Comité de gestion de la sécurité sociale).
• La dette publique atteindra un peu moins de 120 % du PIB en 2028 si les politiques restent inchangées (source : Bureau fédéral du Plan).
• Le taux d’emploi en Belgique sera d’environ 76 % en 2030, bien en dessous de l’objectif de 80 % (source : BNB, Bureau fédéral du Plan et calculs de la CTB).

Dans une perspective européenne plus large, cela signifie que la Belgique se retrouve souvent en queue de peloton.

Grâce à un environnement commercial concurrentiel

Un état d’esprit industriel doit être instauré pour ramener nos coûts de main-d’oeuvre au niveau des pays voisins. Le handicap supplémentaire du coût de la main-d’oeuvre récemment créé doit disparaître. Les autres points d’action comprennent un approvisionnement énergétique fiable et abordable, des taux d’emploi plus élevés et un soutien accru à la recherche et au développement. Ce dernier point est largement lié au maintien et au renforcement du traitement (para)fiscal des chercheurs et des activités de recherche.

Grâce à des solutions circulaires et à faible émission de carbone

Notre pays doit s’engager pleinement dans la transition verte. La production d’électricité durable et les infrastructures de transport de cette énergie sont déjà deux fers de lance. Agoria milite donc pour une expansion de l’énergie éolienne en mer, une politique intelligente en matière d’énergie nucléaire et la mise en oeuvre du plan de développement fédéral pour la haute tension. Nous demandons également que soit introduit un tax shift vert pour rendre l’électrification des bâtiments et des transports plus rentable. Et s’il est difficile de décarboniser certains secteurs, la Belgique devrait exploiter le potentiel de l’hydrogène et des e-carburants.

Grâce à un état d’esprit numérique

Pour être compétitive dans un contexte international, la Belgique a besoin d’une infrastructure numérique de base solide, à la fois mobile (5G) et fixe (fibre optique). Le gouvernement doit également veiller à ce que l’économie belge des données puisse se développer et que l’adoption de nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle soit stimulée. En outre, Agoria n’attend pas seulement du gouvernement qu’il facilite les choses, il doit aussi adopter lui-même la bonne attitude. Numériser les services aux entreprises et aux citoyens, mais laisser le développement de solutions numériques au secteur privé et ne pas agir à leur place là où ce n’est pas nécessaire.

Grâce à une vision internationale

La Belgique peut faire entendre sa voix sur la scène internationale. Par exemple, poursuivre avec zèle des politiques qui maximisent le soutien au commerce international, sans être naïf. Mais il faut aussi être cohérent. Les dépenses de défense s’élèveront à 1,56% du PIB en 2030, bien en dessous de la norme OTAN de 2% (source : OTAN, Comité des plans de défense). À cet égard, Agoria milite également en faveur d’une coopération étroite entre la Défense et l’industrie de la défense.

Dans ce mémorandum pour les élections de 2024, Agoria présente ses recommandations concrètes destinées à insuffler un nouvel élan à la Belgique. Notre vision ne se limite pas seulement au prochain mandat, mais va bien au-delà.

Pour rendre votre lecture plus agréable, nous avons organisé nos idées en 12 thèmes, allant de la numérisation à la recherche, au développement ainsi qu’à l’innovation, en passant par l’économie circulaire et l’environnement. Ainsi, nous vous proposons une feuille de route détaillée pour une prospérité durable.

Nous empruntons parfois des chemins familiers, nous nous aventurons à l’occasion sur des routes encore inexplorées, et parfois nous traçons des voies entièrement nouvelles. Et toujours avec la même attitude positive. Car nous en sommes certains : les occasions de ramener la Belgique en tête du peloton ne manquent pas.

En route !